Musique, O Musique, fais moi écouter une belle chanson. Je t’en prie…
Attends, là je dis stop ! Plus rien ne va. Qu’est-ce que ça veut dire « fais moi écouter une belle chanson ». N’est belle que la chanson qui s’impose sur le matériel qui sait la rendre belle. Non ? Vous ne trouvez pas ?

Je m’explique. Je pense que vous êtes tous au courant qu’avant les mp3 piratés ou téléchargés, il y avait le mp3 classique, qu’on introduisait nous-même par de multiples manipulations technologiques hors sujet dans notre ordino préféré. Mais pour se faire on avait besoin de ce que l’on appelait autrefois (j’exagère) le compact disque, plus connu sous le nom de CD. Vous voyez, on s’en sert toujours de temps en temps pour graver nos musiques préférées et les écouter dans des engins passés de mode. Oui, c’est ça, le petit disque tout plat qu’il ne faut surtout pas rayer sinon tout est foutu. Je me permets de vous mettre de côté l’objet appelé mini-disc qui n’a seulement fait qu’un passage furtif dans le milieu de la technologie au service de la musique.

Bref. Le CD. Oui, ça été une grande révolution à l’époque.
« Waouh ! C’est trop génial, c’est tout petit et quelle qualité d’écoute ! », clamaient les gens à tout bout de champs. C’est vrai qu’il faut reconnaître que son utilisation est très pratique et qu’il offre réellement un certain confort pour les oreilles.
Mais attention ! Ne pas confondre confort et qualité. Je trouve que ce sont deux termes sensiblement distincts. Car je pense que la qualité est quelque chose de bien subjectif alors que le confort est tout autrement bel et bien objectif. Enfin, n’épiloguons pas sur des questions d’ordre sémantique et attachons-nous plutôt aux faits nets et précis.
Le CD est pratique, utile, ou bien futile pour d’autres. Ceci étant il ne prend pas de place (on peut en mettre une centaine, avec leur boîtier, dans un espace confiné d’environ 10 dm3), est très facile d’utilisation pour toutes les personnes, tous les âges, et tous les niveaux sociaux d’évolution. Aussi semble-t-il se placer à la tête de toutes les inventions au niveau des supports matériel de musique.

Or cela est sans compter l’existence antérieure de la cassette audio ! Euh, qu’est-ce que je dis moi ? Ah, non, c’est vrai, la cassette audio c’était vraiment de la merde. C’était un peu marrant, elle rentrait dans la poche du pantalon, ludique, on passait des heures à faire des compiles avant les départs en vacances, mais quelle prise de tête!
« Merde, je ne sais plus sur quelle face j’ai mis ce morceau ! », ou, « vas-y, vas-y, commence par la face B ! Mais c’est laquelle la face B bordel ? », ou encore, « Oh ! Fait chier, la bande est déchirée et la cassette est toute foutue. Dire que j’ai passé deux heures à faire cette compile pour même pas pouvoir en profiter. J’espère qu’ils vont bientôt inventer quelque chose de plus performant. Ah ouais, et si j’inventais un truc rond, plat, qui tourne, avec une selection rapide des plages de lecture. Cool ! ça peut être pas mal ».
Comme quoi les mauvaises choses ne servent jamais à rien.

Mais avant le mp3, avant le CD, avant la cassette audio, il existait un bout de plastique circulaire noir, creusé de nombreux petits sillons cabossés. Le vinyle !
Quelle invention que cette chose si inoffensive au premier abord, dénuée de toute technologie ultra sensorielle, mais tellement envoûtante. Le 33 tour qu’on appelait ça, ou bien le 45 tour, cela dépendait de sa taille et de sa vitesse de rotation pour escompter entendre la musique à la bonne cadence.
Le vinyle est facilement critiquable. C’est gros, encombrant, il faut du temps pour le mettre en route, ça grésille, c’est pas nette, ça saute… Et alors ? C’est tout ça à la fois qui le rend tellement merveilleux.
Gros, encombrant : cela fait de lui un réel objet de décoration et d’ornement. Du temps pour le mettre en route : la musique est un rituel qu’il faut honorer et non pas décevoir, il faut la sentir qui monte en nous. Ca grésille : et alors ? C’est exactement ça qui fait son charme. La musique en est que plus vivante, elle hésite à se faire entendre et tente tant bien que mal à faire son chemin jusqu’à nos petites oreilles fragiles. Ca saute : oui, bon ça, c’est un problème, mais c’est pas si grave que ça, voyons ! Il suffit d’en prendre soin et de ne pas l’abîmer.
Médisant que vous êtes. Vous voyez bien que le vinyle n’a que des avantages.

Et c’est à présent que je peux vous reparler de qualité et de confort. Je vous disais que l'un était plutôt objectif tandis que l'autre s'apparentait plus à la subjectivité. Alors laissez-moi vous faire une explication plus imagée de ce que je voulais dire.
C'est simple le vinyle souligne la qualité par excellence grâce à l’âme musicale qu’il véhicule, alors que le CD ou le mp3 ne se contente uniquement d'être le confort. Aucune fausse note, une espèce de netteté impeccable lisse et terne.
Mais qu’est-ce qui est véritablement le mieux, la passion ou le perfectionnisme, qualité ou confort? Sans hésiter une seule seconde, je vote pour la qualité.