Nous sommes jeudi, à Rennes.

Le soleil est à peu près présent.
Les oiseaux sifflotent dans les arbres aux alentours.
En revanche mon cerveau est complètement à côté de la plaque. Les places du festival !! Comment rentrer dans l’enceinte du festival des Vieilles Charrues sans les places? Bordel de merde ! Faut que j’aille les chercher, et plus vite que ça!
Pas de panique. En fait, je les ai déjà acheté et je dois seulement aller retirer les billets à la fnac du coin mais même ça je suis capable d'oublier de le faire. Alors courage, je prends sur moi, attrape mes clés de bagnole, et pars immédiatement pour le magasin.
A droite, à gauche, tout droit, stop, à droite, tout droit, feu rouge, feu vert, tout droit, feu rouge, feu vert, à gauche, feu vert, tout droit, feu vert, à droite, tout droit, feu rouge, feu vert, à gauche. Ouais ! Une place libre juste à vingt mètres du centre commercial. Cinquante centimes dans le parcmètre et puis c’est parti.
« Oui, bonjour. Je viens retirer des billets que j’ai réservés par internet. »
« Vous avez la carte de crédit qui a servi au paiement en ligne et une carte d’identité, svp ? »
« Oui, bien sûr, voilà tout. »

Voilà, c’est bon, j’ai les billets ! J-1 et tout commence !

Après une nuit agitée, je commence ma journée aux alentours de 10h. Je glande, surfe vite fait sur Internet, petit-déjeuner rapide, douche relaxante, et suis enfin ready pour aller chercher ma chérie à son taf pour partir après direction Carhaix.
15h, les sacs sont bouclés. Bouteilles d’eau, paquets de chips, petits gâteaux, serviettes, caleçons, chaussettes, tente, sacs de couchage, matelas, PQ, les places, CB, liquide. C’est bon, tout est là. « On fourre tout dans la caisse et on se casse ! »

Nationale loin d’être chaotique, des portions d’autoroute tous les vingt kilomètres, des flics à tous les rond points (je me suis fait contrôler d’ailleurs, quelle perte de temps !), et puis enfin arrivée à Carhaix pour se garer dans un parking énorme aménagé tout spécialement pour l’occasion.
Voilà il doit être 17h30, le moment est venu de fumer une petite clope avant de faire quoi que ce soit d’autre.

17h35, on charge nos petits bras et dos de toutes nos affaires pour trouver notre lieu de villégiature, le camping du festival.
J'entends à quelques mètres d'ici un bénévole responsable du placement dans le parking marmonner à des jeunots (déduction faite de l'autocollant A sur la vitre arrière de leur charette à moteur) : « Vingt minutes à pieds ».

Ouais, tu parles ! Une demi-heure pour arriver à l’entrée complètement bouchée par tout le monde qui veut y pénétrer et vingt minutes de plus pour accéder au camping. Un peu le bordel, on ne sait pas par où aller pour trouver un camping avec de la place pour planter la tente. Ah oui, parce que là-bas il n’y a pas deux campings, ni même trois, mais au moins dix ! Bon ils sont tous les uns à la suite des autres ce qui fait qu’au final, vu l’heure à laquelle nous sommes arrivés ici, on se tape le camping le plus loin des scènes de concert. Tant pis !
Mais au moins, on est au calme, personne dans les environs pour nous faire chier si on a envie d’être tranquille.

Cinq minutes chrono pour monter la tente et planter toutes les sardines convenablement, des vrais pros que nous sommes !

Voilà, maintenant nous sommes fin prêts pour pénétrer dans l’enceinte tant recherchée du festival des Vieilles Charrues.